À seulement 26 ans, Léo Laviron s’apprête à relever un nouveau défi de taille : prendre les commandes de l’équipe féminine du Stade Français qui évolue en Nationale 1 (2e division). Ce jeune entraîneur au parcours déjà bien rempli nous livre ses ambitions et sa philosophie pour la saison à venir.
Comment résumeriez-vous votre carrière de coach jusqu’à présent ?
« J’ai commencé ma carrière au CAM où j’ai découvert le hockey, mais j’ai surtout commencé à coacher très jeune, à 15 ans. Il y a trois ans, j’ai rejoint le Stade Français pour avoir plus de responsabilités, et mon parcours a été très intense depuis. J’ai eu l’opportunité de faire T2 avec Fabien Tornabene pour l’équipe IDF U16F où nous avons fini 1ers, puis d’être l’adjoint d’Aleksandre Deneux avec les U14G IDF où nous avons été champions des interligues. J’ai aussi été contacté pour prendre l’équipe de France Masters +45 pour la Coupe d’Europe à Nottingham où nous avons terminé 3es, ce qui a été une vraie opportunité pour acquérir de l’expérience avec une équipe adulte et des joueurs aguerris.
L’année dernière, je suis passé responsable de l’école de hockey avec Gilles Tessier. J’ai aussi été T2 de l’équipe IDF U14G où nous avons fini 2ᵉ. En seconde partie de saison, on m’a demandé de prendre en charge la N2 du CFP, et nous avons créé une bonne dynamique. Nous n’avons pas réussi à maintenir l’équipe en Élite, mais nous sommes passés de 2 points à 10 points. C’était assez sportif d’enchaîner l’école de hockey, les matchs avec les hommes et les femmes, l’IDF U14F et les Masters de l’équipe de France ! Mais cela m’a permis d’acquérir une expérience unique. »
Quel est votre ressenti concernant ce retour à la tête de l’équipe féminine du Stade Français ?
« Je suis très content de pouvoir retrouver ce groupe de la N1 féminine. J’ai adoré gérer une équipe en autonomie l’année dernière, ça m’a rendu confiant pour cette saison. Honnêtement, ça va aussi me soulager de ne pas courir à droite, à gauche. Je vais pouvoir mieux préparer mes séances et être plus focus sur le Stade Français, nos qualités et nos contraintes. Je connais la maison par cœur et je peux compter sur le soutien du bureau, des bénévoles qui font un travail monstre, et des joueuses que je connais très bien. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs décidé de nous rejoindre, car elles me font confiance, et c’est une satisfaction énorme. La confiance est réciproque de mon côté, et je suis content de l’équipe qui a été construite. »
Quels sont les objectifs de la saison ?
« Il y a plusieurs objectifs : collectifs, spécifiques et personnels. Côté collectif, nous voulons être dans le top 4 pour jouer les demies et finales et accéder à l’Élite. L’année dernière, les filles sont restées dans le ventre mou du championnat. Elles ont toutes ou quasiment joué en Élite par le passé et veulent retrouver ce niveau de jeu. Sur le plan spécifique, l’objectif est de mettre en place deux tactiques défensives et deux tactiques offensives que l’équipe connaîtra par cœur. Je vais aussi insister énormément sur l’aspect physique, car pour moi, c’est une partie super importante du hockey. Tu peux être moins bon techniquement, mais gagner ton duel par ta vitesse ou ton explosivité.
Sur le plan personnel, j’aspire à être à l’écoute des joueuses et de m’adapter à leurs remarques et suggestions, car leur voix compte aussi énormément. Entre le terrain et le banc, on ne voit pas et on ne ressent pas la même chose. J’espère réussir à emmener l’équipe dans ma vision de jeu et qu’on ne soit pas simplement une équipe, mais un groupe. L’intégration des jeunes sera aussi une partie essentielle de mon projet, car nous avons une génération de filles U14 très douées et motivées. »
Quelles sont les aspirations de transfert et qui composera votre staff ?
« Pour les transferts, nous sommes en N1 donc c’est parfois compliqué de convaincre certaines joueuses, mais nous offrons une opportunité d’avoir du temps de jeu et d’évoluer dans l’antichambre de l’Élite. Nous avons réussi à garder nos joueuses qui avaient reçu pas mal de propositions et nous avons aussi contacté plusieurs joueuses jeunes ou expérimentées. J’ai essuyé quelques refus de joueuses intéressées qui ont été bloquées par leur club.
Niveau staff, je serai entouré d’Eglantine Mangin, un pilier du club qui sera la manageuse de l’équipe. Emma-Lou Schindler, l’ex-capitaine, nous aidera également sur pas mal de points et assurera la communication avec les joueuses. Nous avons aussi un kiné qui sera présent à domicile et nous souhaitons filmer les matchs pour le travail vidéo. Nous avons un effectif de 15 joueuses avec la possibilité d’inclure des joueuses de la deuxième équipe. Ma philosophie est que tout le monde ait sa chance. Je me fie au niveau actuel d’une joueuse, à sa marge de progression, son attitude et son apport dans le jeu. »